dimanche 9 août 2015

Ecomunication : Richesse et Inégalité.

Donald Reagan (Etats-Unis) et Margarette Teacher (Royaume-Uni)
C'est devenu presque un marronnier pour les journaux économiques et la presse en général : Face à l'actualité, nous parlerons bien des inégalités de richesses.

Mondialisation, Libéralisme et Impôt 

Depuis la crise du pétrole de 1973, le contexte économique s'est retrouvé dans une situation difficile qui s'est traduite avec le temps par l'arrivé du chômage de masse et par le creusement des inégalités économiques entre les citoyens d'un même pays ainsi qu'entre les pays.
L'emplois précaire se démocratise, l'ascension sociale s'amenuise et la croissance économique des pays développés est toujours plus faible et difficile.
De plus en plus d'économistes estiment que nous sommes arrivé, depuis les quarante dernières années, à la fin d'une période exceptionnelle de l'histoire, c'est-à-dire, à la fin d'une période de forte croissance (qui n'était rien d'autre qu'une forme de rattrapage par rapport au niveau de développement des Etats-Unis). Cette dernière, lorsque qu'elle existe, n'arrive même plus à générer une montée du niveau de vie. Conséquence, les classes populaires ont tendance à s'appauvrir tandis que les classes aisées et plus continuent leurs ascensions. 

La part des 1% des plus riches dans l'économie augmente de plus en plus
depuis les années 80. Ainsi, aux Etats-Unis en 2005, les 1% les plus
riches possédaient pratiquement 25% de la richesse totale.
Bien que beaucoup l'ignorent, le creusement des inégalités produit une multitudes d'effets négatifs, aussi bien pour l'économie que pour la cohésion sociale.
En effet, de trop fortes inégalités économiques ont tendance à générer une pauvreté forte d'un coté, et une richesse trop forte de l'autre qui peut même être vu comme toujours plus "arrogante" et déconnecté de la réalité. Résultat, le climat social se tend pendant que la précarité s'intensifie. Ce qui relève, il est vrai, d'un problème avant tout moral.
Mais, il est important de le dire, cela ce traduit aussi économiquement. Si une trop grande part des richesses est "accaparée" par une trop faible part de la population, l'économie s'en retrouve handicapée ! Le système consumériste se reposant sur une masse importante de consommateur, il est important que les classes abritant la plus grande part de la population puisse avoir les moyens financier de consommer. Or, si les classes moyennes et populaires n'ont pas les moyens financiers de soutenir la consommation, cela se traduit par un ralentissement économique toujours plus intenable ! Et voilà que les inégalités crée... Un déséquilibre économique majeur (notons que le principal soucis des entreprises de puis la crise, c'est la faiblesse de leur demande : traduction, leurs carnet de commande sont désespérément vide...)

Par le passé, comme par le présent, la solution principale à ce problème (suffisamment important pour s'en inquiéter) était un niveau d'imposition progressif et la redistribution.  Plus l'on avait de revenu, plus le taux d'imposition augmentait. Ainsi, jusqu'au mandat du président Reagan aux Etats-Unis, le taux de la tranche supérieur allait jusqu'à 90% (Reagan l'abaissera à 50 % en 1981 puis à 28 %) ! En Angleterre, il était de l'ordre de 98% avant l'arrivé de Margaret Teacher au pouvoir (qui souhaitait appliquer le même taux pour toutes les tranches qui fut extrêmement contesté au sein même de son parti politique). En France, ce dernier était de 65% avant l'arrivée de Jacques Chirac comme premier ministre du pays.
Depuis quelques années, il est possible de constater que l'imposition devient, à partir d'un certain niveau de richesse... Dégressif ! C'est à dire que le taux se réduit ! Ce qui relève d'une certaine absurdité.

Suite au triomphe de la pensée économique classique (libéralisme économique) dans les années 80, le taux d'imposition s'est progressivement effondré pour les classes les plus aisées. La théorie du ruissellement (théorie selon laquelle, la richesse des plus riches descend petit à petit vers les plus pauvres : Il faut voir l'image d'une pyramide de coupes de champagne que l'on remplis par le haut) s'est ainsi substituée à la volonté de redistribution des richesses. Cependant, ce changement idéologique promettant la prospérité économique n'a pas réellement fonctionné. Pire, on peut désormais le remettre en cause par la crise de 2007, sonnant le glas du libéralisme sans limite. Les marchés financiers sans barrière, la richesse défiscalisé et la suppression progressives des barrières économiques sont caduc pour la prospérité économique...
Selon le site inégalité.fr, en France "entre 2002 et 2012, le niveau de vie moyen annuel des 10 % les plus pauvres a baissé de - 6,2 %, soit une perte de 531 euros, une fois l’inflation déduite. A l’opposé, celui des 10 % les plus riches a connu une nette augmentation, de 11,8 % soit un gain de 6 060 euros." 
Au Etats-Unis, selon le journal le Monde : "les 3 % les plus riches américains concentrent 30,5 % du revenu total en 2013 contre 27,7 % en 2010, tandis que la part des 90 % les moins riches, elle, a reculé. Par ailleurs, cette catégorie des 3 % les plus riches détient 54,4 % de la richesse globale (revenu plus patrimoine) contre 44,8 % en 1989. A l'autre bout de l'échelle, les 90 % les moins riches ont vu leur part tomber à 24,7 % contre 33,2 % en 1989."
Il est utile de souligner, qu'à l'heure où les disparités économiques s'intensifient, la réponse des gouvernements restent presque inexistantes. Bloqués par la mondialisation des échanges économiques, les pays n'arrivent plus à rétablir un équilibre par une imposition plus progressive et forte, notamment à cause de l'exil fiscal qui en découle. Or, il est tout à fait possible, via la pression diplomatique et l'entente internationale de remédier à cette folle course à la baisse du taux d'imposition aussi bien pour les plus fortunés que pour les grandes entreprises dites "multinationales".

Moins d'impôt, plus de crises

John Kenneth Galbraith
Après la crise de 1929, un économiste du nom de John Kenneth Galbraith établit un lien entre niveau d'imposition des plus riches et les crises économiques. En analysant la crise économique de 1929, il construit sa théorie sur un constat : Lorsque que les plus fortunés sont peu taxés, ils utilisent leur "surplus" de richesse dans la spéculation économique, ce qui, provoque une instabilité des marchés boursier et par conséquent, des crises à répétition. Il conclut donc qu'une imposition suffisante et progressif limite les risques spéculatifs de ces derniers.
Il fustige aussi ce qu'il nomme "l'orgie spéculative" auquel s'abonne le monde financier de l'époque (chose qui reviendra sur les devants de la scène avec la crise financière de 2007 qui plongera de nouveau le monde dans une crise de l'économie réelle).

Un monde dangereusement inégalitaire

Aux Etats-Unis, le creusement est inégalité deviens une véritable inquiétude nationale. Afin de montrer l'ampleur de ce problème, l'économiste (ex ministre de l'économie du président Clinton) Robert Reich développa un documentaire nommé "Inequality for all" (existant en Français sous le nom de "Inégalité pour tous") afin de sensibiliser l'opinion sur l'aggravation des inégalités aux Etats-Unis en soulignant l'enfoncement de la classe moyenne vers le bas.

NB : Documentaire que je recommande de voir absolument !






En France, l'économiste Thomas Piketty, avec son imposant livre "Le capital au XXIème siècle" retrace plus de 200 ans d'histoire d'inégalité économique dans une vingtaine de pays, accentuant toujours un peu plus l'inquiétude quant au creusement entre les classes sociales. 
De plus, il souligne aussi l'ampleur des disparités patrimoniales de ces pays. Ainsi, "au total, les 10 % les plus fortunés détiennent près de la moitié du patrimoine. Leur patrimoine brut (endettement non déduit) moyen vaut 1,2 million d'euros, soit 920 fois celui des 10 % les moins fortunés (1 350 euros)..." selon observationsociete.fr.




Il est important de comprendre que l'impôt sur les riches n'est pas une volonté démagogique ou une jalousie cachée, mais bien une solution pour rééquilibrer l'économie.
En effet, trop de richesses concentrées sur une petite fraction de la population est sources de problèmes aussi bien économiques, politiques et sociales en plus d'être un soucis morale.
Bien évidement qu'il est important que des individus prennent des risques, entreprennent et génèrent des richesses, mais il faut pas oublier que dans une société, les individus sont liées les uns aux autres et que par conséquent, il est important de veiller à ne pas créer trop de disparités au risque de déséquilibrer l'ensemble de la société. Riche comme pauvre, modeste comme aisé, nous contribuons tous à la santé économique d'une manière ou d'une autre. Il est important que ceux qui ont eu l'audace et la chance de réussir acceptent qu'une part de leurs réussites soit redistribuée dans la société sous la forme d'impôt et de réinvestissement public.
L'idéologie de l'individualisme qui imposerait que l'Etat ne devrait pas toucher à l'argent gagné par un sous prétexte qu'il le mérite est stérile quand cet individu a pu, grâce à l'existante d'une société et de ses infrastructures, créer cette richesse. Une bonne redistribution des moyens financiers générés par l'activité est bénéfique pour le bon fonctionnement de la société et de son économie.






De plus, je vous conseil de regarder le documentaire "Inégalité pour tous" de Robert Reich ainsi que de lire le livre de Thomas Piketty "Le capital au XXième" qui est, j'insiste, facile d'accès même pour les novices en économie !
Vous pouvez aussi lire "La crise de 1929" de John Kenneth Galbraith qui est aussi extrêmement enrichissant concernant la spéculation économique.

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Crise_économique_de_1929
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/389610/taxez-les-riches-dit-le-fmi
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1374
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/09/05/les-inegalites-continuent-de-se-creuser-aux-etats-unis_4482439_3222.html
http://www.observationsociete.fr/les-inégalités-de-patrimoine-en-france
http://www.slate.fr/story/94491/inegalites
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_fiscalité#Apr.C3.A8s_la_Seconde_Guerre_mondiale.2C_des_fiscalit.C3.A9s_keyn.C3.A9siennes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Impôt_progressif#Par_pays
http://www.alternatives-economiques.fr/vers-une-augmentation-des-inegalites-patrimoniales_fr_art_1251_65162.html

samedi 25 juillet 2015

Politicolémiste : La peine de mort


Un drame, les médias s'en emparent. On parle de viols, d'agressions, de meurtres... "Mais que fait la justice ?" se demande le téléspectateur moyen comme si l'on pouvait définitivement stopper tout crime avant son application, tel le film/livre Minority Report.. Rapidement, monsieur tout le monde prononce son jugement avant le juge, il veut... La peine de mort, l'argument ultime contre l'horreur ! C'est, en réalité, un sujet lourd et bien plus compliqué  que ne le pense ce monsieur...

Ce n'est jamais assez

Lorsque l'on parle de dommage, de violence et d'horreur, il est pratiquement commun d'entendre que la décision de justice n'est jamais suffisante. Toujours trop laxiste, jamais pas assez sévère. Ce serait une justice qui défend toujours mieux le criminel que la victime ! Peu importe le pays dans lequel on vit.
Au-delà de l'imaginaire collectif, la justice n'existe, tout d'abord, pas pour la vengeance ! Elle est là dans un but précis : c'est un moyen pour l'Etat et la société de permettre à l'individu qui a fauté de se racheter aux yeux de la société et de pouvoir se réinsérer. Voilà ce qui est déjà bien différent !
Il est bien souvent difficile de pouvoir débattre d'un tel sujet, tellement il est compliqué de ne pas se retrancher dans ses idées. Et il va s'en dire, lorsque l'on prêche contre la peine de mort, les partisans du "pour" accusent l'opposant d'être en faveur des meurtriers, des violeurs etc... Or, c'est un point de vue extrêmement machinéen, qui, comme souvent dans ce cas de figure, ne correspond pas à la réalité.

C'est une peine inutile 

Au grand dam des amateurs de la "guillotine",  cette peine ne remplit pas son rôle principal, qui est celui d'être dissuasif. Elle n'empêche pas les délits comme elle ne dissuadent pas les criminels de les effectuer : "Au Canada par exemple, le nombre d’assassinats a diminué depuis l’abolition de la peine de mort. Aux Etats-Unis, en revanche, il est plus élevé dans les États qui pratiquent l’exécution capitale que dans ceux qui y ont renoncé." écrit Amnesty International. Et pour aller encore dans ce sens, aux Etats-Unis (encore une fois), des Etats, après l'avoir abolit, l'ont réintroduit dans l'espoir de diminuer la criminalité... "Malheureusement" pour eux, celle-ci n'a eu strictement aucun impact sur les statistiques.
La peine de mort n'offre donc pas une bonne alternative crédible à la prison à vie ou à toute autre forme de peine en terme de dissuasion.

Elle est irrévocable et trop arbitraire

La peine de mort tue, cela va de soit. Elle n'offre pas de deuxième chance, ni la possibilité de revenir en arrière en cas d'erreur judiciaire. Chose qui pose sérieusement problème, sachant que la justice ne peut jamais être sûr à 100% de la culpabilité d'un individu impliqué dans une affaire. Comment peut-on mettre fin à une personne lorsque le système qui la condamne est faillible ?
De plus, les statistiques des pays appliquant encore la peine de mort témoignent d'un autre problème : cette condamnation est appliquée le plus souvent de manière arbitraire ! En effet, elle est bien plus prononcée lorsque l'accusée est pauvre (généralement car il a un avocat commis d'office et ne peut se payer le même qu'une personne aisée qui sera défendu bien plus facilement), issus d'une certaine ethnie ou appartient simplement à une minorité du pays en question. De plus, le plus souvent, elle a pour but de satisfaire de manière extrêmement discutable l'opinion publique et donc, en dehors de l'esprit de justice, un désir de vengeance. Il semble contradictoire de punir un crime par un... autre crime. Un véritable paradoxe meurtrier.

"Que dit la loi ? Tu ne tueras pas ! Comment le dit-elle ? En tuant !"
Victor Hugo

Démocratie et peine de mort

Victor Hugo : un écrivain engagé contre
la peine de mort.
L'immense majorité des pays démocratiques ont abolit la peine de mort. En dehors des Etats-Unis et du Japon (qui la pratiquent de moins en moins), les démocraties n'appliquent plus ce genre de condamnation. Le plus souvent, elle est utilisée par les pays répressifs comme instrument contre leurs opposants.
Il est, de facto, extrêmement discutable qu'un État puisse appliquer ce genre d'exécution autant qu'il est extrêmement néfaste de décider si un individu à le droit vie ou de mort et cela même s'il ne respecte pas ce principe lui-même (la justice n'est pas une vengeance, et donc pas la loi du talion).
De plus, significativement, le droit international encourage la fin de cette peine quand l'Union-Européenne même l'interdit dans l'ensemble de ses États membres. Dans la déclaration universelle des droits humains de 1948, il est précisé : "Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne." ainsi que "Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants." ce qui entre en contradiction avec cette peine.
Dans le monde, 101 États ont complètement aboli la peine de mort, 33 États l'ont aboli en pratique mais pas dans leur législation et seulement 53 États la maintiennent encore. 
Il existe encore un autre argument contre celle-ci, plus subtile. Tandis que la famille des éventuelles victimes est morte de peine et que l'on plaide la peine de mort, il ne faut pas oublier le bourreau. Généralement grand oublié de l'affaire, il n'est pas négligeable de prendre en considération l'effet que son travail à sur sa psychologique. Une tâche ingrate qui ne laisse jamais indifférent celui qui doit la faire. Preuve, certains pays appliquant la peine de mort peinent... tout simplement à trouver le bourreau qui fera le travail sans rechigner... 

Cesare Beccaria : Juriste opposé à la peine capitale.



Si vous voulez approfondir les arguments contre la peine de mort, je vous conseil les livres et les sites suivant :
- Le dernier jour d'un condamné - Victor Hugo
- L'abolition - Robert Badinter
- L'exécution - Robert Badinter
- Les délits et les peines - Cesare Beccaria

http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Abolition-de-la-peine-de-mort/Presentation/Cinq-idees-recues-sur-la-peine-de-mort-confrontees-aux-faits
http://www.acatfrance.fr/peine-de-mort/12-raisons-contre
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/196026-pourquoi-je-suis-contre-la-peine-de-mort.html
http://www.peinedemort.org/peinedemort.php
http://www.revoltes.org/arguments-contre-la-peine-de-mort.htm




mardi 14 juillet 2015

Hors série : Liberté, Egalité, Fraternité


Nous sommes le 14 juillet, jour de célébration pour la France. Les militaires paradent fièrement dans les rues, les drapeaux tricolores flottent et les feux d'artifices attendent la tombée de la nuit pour nous émerveiller. Mais à quoi devrait-on penser en ce jour ?

Enfant des lumières...


Éclairé par les rayons de l'histoire, par les idéaux révolutionnaires, je ne suis pas pour autant un authentique produit de ce que l'on nomme vulgairement aujourd'hui le « système ». Athée et, quelque part, libre penseur, je ne me présente pas comme un exemple non plus, aussi futile soit-il. Régulièrement indigné, je ne fait qu'adopter l'appel du célèbre Stéphane Hessel, qui nous a rappelé qu'il ne faut jamais oublier de s'indigner !

Aujourd’hui, sous la bannière née de la révolution de 1789, admiratif face aux diverses épreuves qu'a du subir notre partie, n’omettons pas de nous rappeler les valeurs que défend notre république, immortalisée par le visage de notre cher Marianne. Il se murmure que, depuis les coups de fusils qui ont mené à la prise de la bastille, notre nation, ainsi que son État, essaie d'incarner, fièrement, trois mots désormais synonyme de l'idéal français. Souvenez-vous donc d'eux ! Ils sont bien souvent ignoré ! Méprisé ! Mis de coté ! Voire détourné et bafoué ! Des rumeurs disent qu'ils sont encore inscrit sur un monument érigé place de la république à Paris, mais je finis par en douter. Ne seraient-ils finalement pas qu'une symbolique formée par un trio inscrit en toute lettre ?

LIBERTÉ – ÉGALITÉ – FRATERNITÉ.

Depuis que le drapeau tricolore flotte sur notre territoire, que la Marianne s'affiche en égérie, le pays semble briller d'une aura. La France, commémorant aujourd'hui sa fête nationale qui, réjouissons-nous, est regardée par le monde entier, vit par l'inspiration de la philosophie des lumière. Mais les lumières finiraient-elles par s'éteindre ? 
L'air frais soufflé par des penseurs tel que Rousseau, Voltaire, Diderot, Montesquieu ; mais aussi par des personnalités politiques comme Clemenceau, De Gaulle, Jules Ferry, Léon Blum, Jean Jaurès, Simone Veil ; ainsi que des écrivains de renom, Émile Zola, Victor Hugo, Jules Verne, Charles Baudelaire... serait essoufflé ? 
La France, par son histoire, sa devise, sa constitution, sa déclaration des droits de l'homme et du citoyen est une terre où tout un chacun devrait avoir droit de vivre, un lieu où chacun devrait être citoyen engagé et garant des libertés. Seulement, plus le temps passe, et moins nous semblons animé par cette mission. Prenons-nous pour acquis définitif ces valeurs ?

Souvenons-nous aussi, qu'au dépens de certaines idéologies, notre culture s'est basée et construite sur d'autres cultures, sur des savoirs de toutes origines. Il est inimaginable de ne pas penser à la civilisation grecque, romaine et bien d'autres, ainsi qu'aux nombreuses personnalités issus de l'immigration et qui ont participé à l'histoire du pays, tel que Marie Curie, Frédéric Chopin ou encore Guillaume Apollinaire...
N'oublions pas non plus les grandes erreurs commises et qui sont terrible pour un peuple qui s'était porté garant de valeurs universaliste. C'est pour cela que ne nous devons pas oublier la sombre époque de l'esclavage, du colonialisme et autres volontés impérialistes qui ont fait perdre le sens de l'héritage des lumières et de la révolution.

Comment peut-on imaginer, qu'encore à notre époque, alors que des militaires paradent au pas sous une musique qui les rythme et que chacun d'entre nous pense en tricolore sans pour autant être un dangereux nationaliste, que ce qui a construit la nation semble traverser une sombre période ? Comment nous pouvons avoir autant de personnes manifester contre des droits légitimes et parfois, scandant des appels à la haine (cf : le « Jour de colère », certains de la « manif pour tous », « Civitas », « Action Française »...) dans nos rues ? Comment peut-on accepter la monté de l'intégrisme religieux et de l'extrémisme politique ? Comment pouvons-nous tolérer la monté du racisme (peu importe qui il vise, il est intolérable), de l'antisémitisme, des tensions homophobes, des discriminations en tout genre (envers le droit des femmes par exemple avec les menaces contre l'avortement), une volonté de replis et de fermeture d'esprit, ainsi que l'ignorance, l'indifférence et la bêtise ? 

Je sais qu'être Français dans ce bas monde, à bien des égards, est une chance incroyable. Nous avons une sécurité sociale unique au monde, un important dispositif publique avec l'école gratuite et obligatoire, un État providence omniprésent qui, malgré ses difficultés, tente de répondre aux attentes, même si cela ne se voit pas toujours. La France est l'un des pays les plus riche tandis que la pauvreté et la misère courent encore les rues, même en Europe. Nous avons des libertés que beaucoup de pays n'ont pas. Cette année nous a rappelé que le délit de blasphème n'existe pas au pays de la laïcité et permet une liberté d'expression fondamentale. Mais il n'est pas non plus négligeable que la France reste bien défectueuse sur un bon nombre de domaines, ce qui n'en fait pas d'elle ce « boulet » qu'on cherche à nous faire croire...

Le plus essentiel en ce jour, c'est de penser/méditer à ce qui fait l'identité du pays, à ses valeurs qui devraient être défendues par chacun d’entre nous : La Liberté (d'opinion, d'expression, d'entreprendre, de culte, syndicale...), l'Égalité (des sexes, des chances... devant la loi, le suffrage...), la Fraternité (entraide, sécurité sociale, l'engagement citoyen, la solidarité...), la Laïcité (séparation entre État et Religion, la neutralité dans les lieux publiques), la Démocratie (élection au suffrage universel, débats, représentation politique... ), la République (droit et devoir du citoyens), l'Unité...

Bien évidement, ces valeurs sont universelles, elles ne sont pas propriété d'une seule nation. A l'image de la révolution de 1789, ces valeurs veulent toucher l'humanité, et non pas simplement un morceau de territoire dans le vaste terrain qu'est notre monde.
Derrière ce texte, il n'y aucune volonté de promouvoir le nationalisme ou le patriotisme, j'ai cherché, en célébrant le 14 juillet sous l'angle révolutionnaire à faire réfléchir et méditer sur les valeurs que voulaient rendre immortel les hommes et les femmes de 1789, ces hommes et ses femmes qui ont écrit, qui se sont engagé au cours de l'histoire au nom de l'humanisme. Ce que je veux promouvoir, c'est la fierté de la Liberté, de l'Egalité, de la Fraternité, de la Laïcité mais aussi, pour aller plus loin, de la Démocratie, de la Solidarité, de l'Indignation, de la Paix, de l'Unité...

Sur ce, bonne fête ! Joyeux... 26 Messidor 223 !

mardi 7 juillet 2015

Traité d'intolérance n°3 : "Je m'en fous c'est pas mon problème"



Pour ce troisième numéro de traité d'intolérance, j'ai eu envie de vous offrir une petite lettre ouverte pour parler du "je-m'en-foutisme". Bonne lecture !


Il est coutume de se lamenter sur un monde qui serait de plus en plus individualiste, pour ne pas dire égoïste. Nous le déplorons tout en assumant indirectement que seul les choses qui nous concerne uniquement éveille des inquiétudes.
C'est vrai, lorsque le l'on est hétérosexuel, qu'est qu'on en a à faire des droits LGBT ? Lorsque nous sommes d'une telle communauté, pourquoi se préoccuper de la situation des autres ethnies ? Quand on est homme, à quoi bon s'inquiéter si les femmes ont les mêmes chances que nous ?  Drôle de monde dans lequel nous vivons. Les uns s'insurgent que leur "différence" n'est pas assez respecté tout en méprisant la légitimité d'autres à défendre les leurs. 
Il est bien rare de voir des hommes se réclamer féministes, des hétérosexuels se définir comme gay-friendly ou encore des religieux défendre une autre religion lorsque qu'elle subit les foudres de l'oppression. Il sera difficile pour le cadre de se sentir concerné lorsque que les chômeurs se voient rogner leurs indemnités comme il sera presque impossible de voir une personne politisé défendre la liberté d'expression d'un de ses opposants. 
Tout le monde se réclame pour l'égalité, la liberté et les droits qui vont avec, mais défendent avant tout leur propre particularité alors que le devoir de citoyen devrait de imposer le fait se sentir concerné à chaque fois qu'un de ces droits est mis en danger pour n'importe quel individu.



De pauvres animaux risquent la disparition à cause de l'activité humaine ? Ce n'est pas mon problème ! Que des journalistes soit opprimé essentiellement grâce aux systèmes de surveillance de masse ? A quoi bon, ils sauront se débrouiller ! Les musulmans se sentent opprimé ? Il n'ont cas être exemplaire avant de réclamer quoique ce soit ! Un journal indépendant et sans publicité risque de disparaitre ? Pourquoi je chercherais à le sauver puisque je suis pas amateur de celui-ci mais plutôt de Closer ! 
La liste pourrait être longue et sans fin. Elle pourrait ne jamais se terminer. La plupart des individus ne voient la société qu'à travers de leurs attentes et de leurs inquiétudes sans considérer celle des autres individus. Ce qui est à mon goût, extrêmement dérangeant. 
De mon humble avis, lorsque que nous nous sentons sensible à certaines causes par rapport à une chose qui nous concerne directement (son orientation, son ethnie, sa culture, sa croyance etc...), au nom de l'esprit démocratique et du devoir citoyen, nous devrions rester attentif et vigilant aux revendications des autres qui attendent aussi des droits les concernant.
L'idéal de Liberté et d'Égalité ne peuvent fonctionner que lorsque que nous traitons nos problèmes sans aucun mépris de celui du voisin. Il est tout de même étonnant de se dire que certain osent défendre ses droits tout en manifestant une hostilité aux droits des autres !
La tolérance, comme la liberté ne s'arrêtent que lorsque ceux si n'entravent pas la dignité d'autres personnes, c'est un fait. De plus, il est plutôt logique de partir du principe que lorsque que l'on s'indigne sur les conditions d'une minorité, s'indigner pour toutes formes de discrimination, d'inégalité et d'injustice est un devoir tout aussi important.Bien évidement, si l'on est engagé, il est normal de se concentrer sur un thème qui généralement nous est cher, mais de ce principe, il ne faut jamais oublier ni rester indifférent aux autres combats qui sont à faire !



Et vous, êtes vous indigné universel ? Localisé ou simple résigné intemporel ? 

jeudi 25 juin 2015

Traité d'intolérance n°2 : Cachez cet amour que je ne saurais voir


Nous sommes en 2015, et voilà plus de deux ans qu'il est possible pour des personnes de même sexe de se marier dans notre pays. Sujet ayant provoqué de vives controverses lorsque l'on y pense. Signe d'un certain blocage dans notre société ?

Intolérance, mon Amour


Il fut un temps où il était impossible de se marier lorsque l'on ne faisait pas partie de la même ethnie (pour de pas dire "race", mot qui sonne terriblement faux), de la même religion et surtout, du sexe opposé.
Autrefois les mariages mixtes, aujourd'hui les mariages homosexuels, cela a toujours le don de créer des débats et des interrogations sous une teinte de fantasmes et d'ignorances. Des situations autrefois blâmées mais qui finissent pas être petit à petit acceptées.
Il est vrai, il faut du temps pour que les opposants se rendent compte qu'aimer en dehors du "normatif" n'est pas un danger pour la société ni une destruction de la famille comme ils le prétendent.
Aujourd'hui encore, le choc qu'a provoqué le débat sur le mariage pour tous ou les statistiques menées sur le mariage mixte en France servent de tremplins dans l'intolérance et la peur. Mais pourquoi ? 

Hétéronormalité


Pour expliquer les craintes que peuvent connaître certaines personnes face à la différence amoureuse, il faut aborder toutes les formes de rouleau compresseur existant qui imposent une norme. L'hétéronormalité est celle qui cause actuellement le plus de tort, et est donc celle qui fait le plus parler depuis le projet de loi du "Mariage pour tous". 
Il est difficile de casser une norme qui faisait presque loi par le passé. N'oublions pas que l'homosexualité était encore considérée comme une maladie dans les années 1980. Depuis, un énorme chemin a été parcouru et reste encore à faire. 
L'hétéronormalité, ou hétérosexisme est une vision imposant l'hétérosexualité comme supérieur aux autres formes de sexualités. Elle incite l'ensemble de la population à se plier à ce modèle dominant : un homme et une femme, c'est naturel, le reste non !
Chose étrange, de se dire que les êtres humains se permettent de juger ce qui est naturel ou non. Après tout, l'Homme est un animal comme les autres, certes, doté d'une capacité de réflexion peut être plus poussée que les autres, mais il n'en reste pas moins un sujet de la nature. Par conséquent, il ne peux juger ce qui l'est ou non. Prétendre dire que quelque chose est naturel ou non relève d'une véritable hypocrisie. Surtout lorsque l'on sait que l'attirance sexuelle ne relève pas d'un choix conscient. On ne se dit pas un jour que l'on sera hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel etc... C'est quelque chose qui se présente à nous au moment venu. Le seul choix existant, est d'assumer ce fait ou non, ce qui, on peut le dire, ne laisse pas véritablement de marge. En effet, si l'on veut vivre pleinement sa vie, l'assumer n'est plus un choix mais un combat de tout les jours.

Ethnocentrisme


D'autres ne tolèrent pas que leur fille ou fils se marie ou aime une personne d'une autre confession, d'une autre couleur de peau etc... Cela parait de nos jours aberrant, mais le tabou laisse dans l'ombre cette réalité, même en 2015. Cette intolérance relève d'une forme d'ethnocentrisme aux idéaux "racistes", c'est un fait. 
Ne l'oublions pas, la société, de nos jours, ouvre de plus en plus ces portes à la diversité, dans la représentation de l'amour aussi. Mais la norme reste encore imposante, cette norme représentant un homme et une femme (généralement, de même couleur de peau, de même confession etc...). 






La famille en danger ?


Depuis que le concept de mariage d'amour est devenu la norme, le modèle familial s'est peu à peu transformé. Désormais, le concept de famille est pluriel. Cela est représentatif de notre société en pleine modification.
Nous avons droit à plus de liberté, et par conséquent, la diversité de renforce. Aujourd'hui, une famille peut être multiculturelle, avec deux parents de même sexe ou non, avec des parents adoptifs ou pas, avec  seulement une maman ou un papa, avec plusieurs nationalités etc... 
Dire que la famille n'existe uniquement que lorsqu'il y a dans le foyer un papa, une maman et un enfant, ce n'est plus la réalité ni une absolue "nécessité". D'ailleurs, la fin du modèle prédominant n'est pas signe de la destruction de la famille ! Mais plutôt l'inverse, un renforcement, dans le sens où maintenant, toutes les représentations sont prise en compte ! Ce qui est une avancée protégeant mieux les individus et leur ménage.
D'ailleurs, les psychologues, bien que divisé sur la question, montrent majoritairement que les familles composées différemment n'entrainent pas nécessairement plus de mal être chez les enfants. Ces derniers étant capable de retrouver le modèle paternel et maternel autrement, notamment par les proches qu'ils rencontrent au seins du réseau social de leurs parents. 

Discrimination


Dans un pays moderne, le principe d'égalité entre les citoyens est une valeur extrêmement importante. 
Ce soucis sociétale s'est étendue aujourd'hui envers les personnes homosexuelles avec le mariage. Mais il est encore extrêmement difficile pour ces personnes de pouvoir s'afficher publiquement comme le ferait un couple hétérosexuel dans la rue. Ce qui témoigne encore du chemin qu'il reste à parcourir.
Beaucoup de personnes se sentent offusquée, dérangée ou énervée de voir deux femmes ou deux hommes s'embrasser dans la rue ou se tenir la main. Phénomène appuyé par le fait que ce genre de scène se font rares, aussi bien dans le champ médiatique (séries, films, magazines) que dans le champ public. C'est encore vu comme une chose pratiquement honteuse ou à proscrire dans les lieux communs. Dans le cas d'un couple mixte, cela est moins significatif, mais ce n'est pas totalement inexistant. Les regards et les jugements sont encore là, mais passé sous silence. Bien évidement, il est non négligeable de parler des autres amours connaissant ce type de jugement tels que les personnes handicapé et non handicapé vivant ensemble.
Il est aussi utile de remarquer que lorsque les intellectuels se penchent sur l'homosexualité, ils regardent toujours cela comme une curiosité, se demandant d'où vient cette attirance, tandis que personne ne se demande simplement d'où vient l'attirance tout court. On ne cherche pas par exemple l'origine de l'hétérosexualité de la même manière et avec le même regard ! Pourtant, ces deux interrogations n'ont finalement qu'un but, comprendre l'attirance envers l'autre. Toujours vouloir questionner une sexualité plus qu'une autre, outre créer une forme d'hétérosexisme, cela ne sert pas la tolérance qui devrait être universelle.











NB : Chez les personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles, le taux de suicide reste 4 fois plus élevé que dans le reste de la population. Le mal être est d'autant plus grand que généralement, ils peinent à trouver du soutien dans leur environnement familiale.
67% des transsexuels de 16 à 26 ans ont "déjà pensé au suicide". 34% des personnes interrogées avaient, elles, déjà fait "une ou des tentatives". (la transsexualité sera abordé plus dans un autre article de traité d'intolérance).
En 2013, les actes homophobes ont explosé en étant en augmentation de 78% par rapport en 2012.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'homophobie est en augmentation depuis le mariage pour tous. Signe que la tolérance n'est pas encore une évidence pour tout le monde.











Entre clichés et fantasmes


On les connait par cœurs, les clichés sur les homosexuels. Ils seraient pédophiles, efféminés (en tout cas, dans leur tête, ils seraient fille pour les gays, et garçons manqués pour les lesbiennes), ils sont malades (il faudrait donc par conséquent les soigner), tous des "sodomites", des "pervers" assoiffés de sexe, ils ne connaissent pas le véritable amour, seraient des satanistes en puissance, ils voudraient "contaminer les nouvelles générations de leur problème" etc...
Comme le disait si bien Albert Einstein, "il est plus facile désintégrer un atome qu'un préjugé". D'autant plus que le nouvel argument en vogue est l'argument "culturel". C'est notamment le cas dans les pays généralement anti occidentaux tel que les pays africains ou encore la Russie pour seuls exemples. Bien évidement, c'est un argument creux et absurde pour pouvoir continuer la chasse aux sorcières que mènent encore ces pays envers la communauté homosexuelle sous prétexte de ne pas vouloir s'occidentaliser, alors qu'il n'est question que de droits humains ainsi que de dignité.



En dessous, vous pouvez voir la carte traitant du mariage homosexuel dans le monde. Le bleu foncé représente le mariage et l'adoption, tandis que le rouge foncé représente les pays où l'homosexualité est condamné à mort. 

Pour information, j'aurais l'occasion d'aborder de nouveau ce sujet dans Traité d'intolérance pour parler du genre. 
N'hésitez pas à partager, à commenter etc...



Traité d'intolérance est une série d'articles se basant sur le concept de tolérance et d'intolérance ainsi qu'aux droits humains. Le but est d'appeler à l’ouverture d'esprit, au respect de la diversité. 



vendredi 19 juin 2015

Mediadations: La surveillance de masse


Nous avons peur. Peur de quoi au juste ? Des terroristes, de l'insécurité, des conflits qui éclatent dans le monde. Face à cette crainte, nos dirigeants cherchent à nous rassurer avec l'arme ultime, celle que personne ne peut contester... Big brother.


Ayez peur citoyen, un terroriste se cache en... Euh, parmi vous !


Après le 11 septembre 2001, le monde prit conscience d'un nouveau danger : Le terrorisme. Face à ce coup dur, les États-Unis mettent en place dans la foulée le "Patriot Act", autorisant la National Security Agency (NSA) à filtrer le maximum de données (internet, téléphonique...) au niveau mondial. Est-ce une nouveauté ? Non ! Cette agence pratiquait déjà ce type de surveillance dès les années 80 avec le projet Échelon. En France, la surveillance généralisée s'est publiquement affichée suite aux attentats de Charlie Hebdo avec la loi sur le renseignement alors que le gouvernement avait déjà préparé sa mise en place bien avant (avant même l'affaire Snowden de 2013 !).
Voilà quelque chose de bien souvent honteux pour nos dirigeants. Assumer le fait de surveiller tout le monde ? Trop indiscret et polémique.
Alors il est plus facile de révéler ce genre d'affaire quand l'opinion publique est plutôt docile et surtout, quand elle a peur. Les lois énoncées plus haut ont la particularité d'avoir été adoptées après des attentats qui ont fortement heurté l'opinion publique. C'est la stratégie du choc. 
Quand quelque chose de dramatique ce passe, la capacité critique des individus se réduit et les poussent d'instinct dans ce qui rassure. Quoi de plus rassurant qu'un "Pour votre sécurité, nous allons mettre sur surveillance les communications afin d'éviter un nouvel attentat" après un drame national ?



Parlez, je vous écoute.


Au fil des années, nous en apprenons toujours plus sur les méthodes pratiquées par les agences de renseignement et sur l'ampleur des écoutes.
Rappelons nous de l'affaire Snowden : scandale qui freina toutes nouvelles initiatives visant à surveiller un peu plus la population.  Les géants du net et les opérateurs de télécommunications forcés de collaborer avec les agences de renseignements pour lutter contre le terrorisme et la criminalité, c'est presque vendeur, non ? Dans la réalité, le système de surveillance ne sert pas uniquement à empêcher les attentats... 


Aux Etats-Unis, le système mis en place par la NSA est aussi utilisé pour traquer et surveiller des journalistes, des membres d'associations, des militants et des politiques de l'opposition, des citoyens engagés (notamment s'ils sont perçut comme de dangereux socialistes ou pire, écologistes !).
Ce n'est pas non plus un secret, le gouvernement américain s'en sert aussi pour servir ses intérêts économiques en mettant sur écoute des entreprises d'autres pays ainsi que des dirigeants du monde entier. Je vous rassure, les pays Européens ne sont pas non plus innocent quant à ces pratiques !





Je m'en fiche, je n'ai rien à cacher...


Edward Snowden
Toujours la même rengaine ! Lorsque l'on soulève le danger de cette surveillance à outrance, la personne lambda nous ressert une bonne soupe de "M'en fous, rien à cacher". Et c'est ainsi que s'achève un débat qui pourtant, concerne tout le monde !
La surveillance généralisée, bien que présentée comme un moyen efficace pour lutter contre toutes formes de danger, devrait être aussi une source majeur d'inquiétudes. En effet, même si nous vivons dans une démocratie, il ne faut pas oublier, c'est un régime fragile !
Comme dit plus haut, il s'est avéré qu'aux États-Unis, ce système de contrôle a permis au gouvernement de traquer diverses personnes de la société civile qui ne sont pas du tout dans l'optique de faire un attentat ou un acte criminel. Il arrive même que cela est utilisé contre des organisateurs de manifestations ! En réalité, ce système de surveillance de masse n'est, pour l'essentiel, pas utilisé contre le terrorisme comme on nous le prétend. Pire ! Il serait inefficace !




« Prétendre que votre droit à une sphère privée n'est pas important parce que vous n'avez rien à cacher n'est rien d'autre que de dire que la liberté d'expression n'est pas essentielle, car vous n'avez rien à dire. »
Edward Snowden


Vous avez dit bombe ?



Un conseil ? Lisez ce livre !
Plus de quatorze ans après les débuts du patriot act, rien n'a permis de prouver sa véritable efficacité. Plus étonnant encore, la surveillance de masse crée plus de problèmes le tout, avec un coût exorbitant !
La NSA, avide de mouchards cachés partout finit elle même par montrer ses propres limites. Le monstre qu'elle a créé serait devenu obèse ! Trop d'informations, de données et de moyens pour finalement peu. Si on rajoute aussi le fait qu'il parait évident que les terroristes ne sont pas dupe, et donc fuient les moyens de communication évident en plus d'utiliser un langage codé indétectable pour les algorithmes, l'intérêt d'un tel système tombe à l'eau.
Insister sur le fait que ce genre de "prouesse technologique" est un véritable danger pour la démocratie est important (car ce n'est pas une chose à prendre à la légère).
Personne n'aimerait être suivi, surveillé et sans cesse épié dans la vie réelle, que ce soit une heure ou tout le temps ! Alors pourquoi le permettre dans la vie virtuelle, qui, soit dit en passant, prend une place de plus en plus importante dans notre quotidien.






Idiot ! Nous donnons déjà notre vie privée aux réseaux sociaux !


Au delà de cette remarque un peu méprisante et s'avérant être un jolie amalgame teinté de cynisme. Il est utile de rappeler la grande différence entre les réseaux sociaux (en tout cas, les sites internet que nous fréquentons) et les gouvernements. Pour information, lorsque nous utilisons Facebook, Twitter ou un service Google, nous donnons volontairement des informations privées à ces derniers. Ceci relève d'un choix ! Pas d'une obligation. Voilà déjà une grande différence entre une entreprise privée qui possède des informations personnelles sur nous et un gouvernement qui "s'approprie" sans notre consentement ces données. Le plus problématique étant qu'il ne demande même pas un mandat judiciaire pour effectuer cette collecte !
De plus, une entreprise pourra utiliser ce genre d'informations uniquement pour permettre un meilleur ciblage publicitaire ou une amélioration de ses services. Tandis qu'un gouvernement peut utiliser ces précieuses pépites pour une multitude de raisons, allant de bonnes intentions à de bien moins bonnes... En effet, cela peut s'avérer très utile pour traquer, intimider et persécuter des opposants politiques, des militants d'associations un peu trop dérangeants ou faire taire des journalistes un peu trop fouineur !


La surveillance de masse est sans limite, espionner l'ensemble de la population ne résout en rien les dangers terroristes et coûte une somme pharamineuse pour une efficacité extrêmement discutable. Les agences sont totalement capable de surveiller de potentiels dangers terroristes sans pour autant mettre sur écoute l'ensemble de la population. La surveillance est un danger pour les démocraties et la vie privée en plus d'être l'arme ultime des dictatures. Doit-on réellement encore soutenir un système pareille sachant qu'il n'y a pas plus capital que la vie privée des citoyens ? Les risques de débordements sont élevés. L'histoire, qui plus est, l'à prouvé par le passé, sacrifier un peu de liberté contre un peu de sécurité n'a jamais été de bonne augure...

samedi 13 juin 2015

Traité d'intolérance n°1 : Introduction



Plus que jamais, le concept de tolérance doit être mis en avant, aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde. Toutefois, que doit-on voir derrière ce mot ? Un idéal humaniste ou une vision trop angélique et laxiste de la nature humaine ? De la grandeur intellectuelle ou de la naïveté bien pensante ?

Simplement comprendre autrui ?


Comprenons-nous bien, ce mot représente une valeur bénéfique à tous. Tolérer, c'est comprendre, apprendre et s'enrichir. L'être humain est pluriel et par conséquent, extrêmement complexe, c'est incontestable. Le nier revient à se réduire soi-même, à briser ce qui fait notre propre nature. L'accepter, par contre, renvient à faire un premier pas vers ce que l'on nomme l'ouverture d'esprit.

Nous vivons dans un monde fait de couleurs, de pensées, d'amours, de genres, de croyances, de cultures, de vies infiniment multiples qui provoquent souvent (malheureusement) des tensions, des méfiances et même des haines entre nous. Il n'est pas facile de pouvoir outrepasser les barrières, de transgresser les préjugés ainsi que les simplifications qui animent notre existence. Il faut le reconnaître, la tolérance, c'est d'abord un travail personnel dans un objectif unique, celui d'apprendre à apprécier ce qui n'est pas « nous », ce qui se cache derrière le mot « diversité ».

Chaque être humain est riche de son histoire, de son caractère, de sa vision et de son expérience. Tous hommes se ressemblent, mais chaque être humain est unique, voilà les faits. Vouloir imposer sa norme est, en quelque sorte, une forme de génocide à l'encontre des « autres ».



Aujourd'hui, dans un pays comme le notre, la tolérance semble être devenu un sujet vue et revue. D'une banalité tellement évidente, qu'en parler revient à verser un flot de paroles dans le néant. Quelle chose malheureuse, quand on sait qu'il y a encore tellement de travail à ce sujet là, ne serait-ce que chez nous, en France.

Les uns haïssent les personnes de confessions musulmanes, les autres s'attaquent aussi bien verbalement que physiquement envers les homosexuels. L'antisémite notoire use des libertés qu'offre internet pour distiller ses théories confuses et hasardeuses tandis que le raciste de base maudit le voisin de couleur sous le prétexte d'une menace imminente, celle « d'un grand remplacement de la race blanche ». Le tout alimenté de fantasmes, de basses généralisations ainsi que d'immondes propos créant deux catégories humaines, l'une dite "supérieure", l'autre faite de "sous-hommes".

Voilà ce à quoi nous faisons encore face, à des haines pleines de mauvaises raisons, à des incompréhensions faite d’ignorance et de stigmatisation, à une vision stéréotypée provoquée généralement par ce que l'on perçoit comme « vrai ».

Mais, à l'époque d'internet, de la connaissance accessible partout et en instantané, qui plut est, dans une société de plus en plus diversifiée et ouverte, comment se fait-il que l'intolérance perdure ? Il suffit de réfléchir seulement quelques minutes, et encore, pour se rendre compte que cela paraît absurde. Pourquoi détester l'autre par sa différence alors qu'individuellement, nous avons tous une "différence" que l'autre peut juger et blâmer en retour ? L'homo sapiens, doté d'une intelligence qui lui a permis de changer le monde et même d'aller dans l'espace, ne serait pas capable de reconnaître que la haine de l'autre ne peut qu'amener à de pernicieuses guerres stériles et sans fin 




« La tolérance n'a jamais excité de guerre civile ; l'intolérance a couvert la terre de carnage. »
Voltaire – Traité sur la Tolérance


L'intolérance peut tirer son origine de plusieurs sources, la plus classique est celle de l'ignorance. Certes ! Mais ce n'est pas la seule… En effet, le refus de comprendre l'autre en tant qu'humain est certainement l'une des principales causes. La Tolérance, il est vrai, tire son existence de notre capacité d'empathie ainsi qu'au fait que nous sommes capable de reconnaître en l'autre son humanité.

Tous fait de défauts, il ne nous est pas possible de juger l'autre sous prétexte d'être moins morale, de ne pas être « ce qu'il faut être ». « Qui suis-je pour juger les autres » dit-on désormais pour résumer son humilité et son respect. Après tout, quand on y pense, tous autant que nous sommes, nous appartenons à des minorités...

Sans le savoir, être tolérant c'est défendre la liberté. Cela peut paraître incertain au premier abord, mais lorsque nous laissons les autres vivre tel qu'ils l'entendent, tel qu'ils sont, nous grandissons le concept cher à tout Homme, la Liberté. Tolérer la vie des autres, c'est en retour tolérer sa propre individualité. Où se trouve alors la limite de la tolérance ? Là ou se trouve celle de la liberté. Tant que cela ne porte pas atteinte à autrui, tout est possible. Être intolérant, par effet de ricochet, c'est finalement se réprimer soi-même !

Le grand paradoxe : Faut-il tolérer l'intolérance ?


Il existe des dilemmes qui ne connaîtront jamais de véritable réponse. La question « Faut-il tolérer l'intolérance » en fait parti. D'un coté, il existe le oui… Mais cela implique que le tolérant risque de se retrouver écrasé par la dangerosité du second. De l'autre, il existe le non… Et cela implique que l'homme tolérant ne l'est plus réellement. De quoi s'arracher les cheveux. 

Chacun à sa propre réponse personnelle à cette impasse, et je ne le cache pas, j'ai la mienne aussi. Je considère qu'il est important de combattre l'intolérance, non pas de manière physique, mais idéologique. Laisser progresser les visions plaines d'animosités dans la société sous prétexte de tolérer sans limite l'intolérance, c'est une erreur. 

Depuis le début de la civilisation, les hommes se sont toujours battu autour d'idées, c'est le principe du débat qu'impose la diversité humaine. Cela fait partie de sa nature mais aussi de son idéal de liberté. Laisser pouvoir propager l'idéologie même qui empêche la diversité humaine est un non sens total à mes yeux. C'est laisser se répandre le terreaux de la haine, ce venin qui poussent les hommes à faire des guerres, à commettre des crimes qui feront rougir de honte leurs descendants comme nous nous sentons honteux face à l'horreur des camps de la mort, des goulags ou encore la politique raciale de l'apartheid. 


Stratégie de domination



L'intolérance ou la volonté d'imposer un modèle unique à suivre témoigne d'une volonté de domination. Dans notre société, ce modèle s'apparente à "l'homme blanc hétérosexuel et de confession catholique marié, avec deux enfants" dans d'autres sociétés, c'est "l'homme hétérosexuel arabe musulman appliquant littéralement le coran". Ceux qui s'en éloigne se retrouve dans la pression d'une domination invisible mais existante. Les femmes, les personnes de couleurs ou de confessions différentes, les allosexuels (englobe toutes personnes non hétérosexuel) doivent systématiquement se battre pour être sur un pied d'égalité. Ils se retrouvent dans un monde où il faut prendre plus de risques et passer plus de temps "au combat" pour atteindre le même degré de liberté que le modèle préétabli.

Les principaux opposants aux changements sociétaux présentent constamment les mêmes arguments. Ils vivent sous la crainte de la disparition du "point de repère" qu'est le "modèle dominant". Ils refusent l'idée qu'il existe diverses formes de familles (hétéro-parentale, homo-parentale, mono-parentale, composé de grands-parents et de leur petits enfants etc...), ils refusent la fin d'un monde où les frontières caractérisent une couleur de peau spécifique ou une ethnie, que le genre ne détermine plus le comportement de chaque individu, que leur voisin n'ait pas la même conception religieuse ou philosophique... 

Il arrive même que le concept d'égalité entre les êtres humains ne soit pas compris. Proclamer que tout les Hommes sont égaux n'est pas une négation des réalités physiques (qui présente parfois de fortes disparités entres deux personnes), c'est simplement offrir la possibilité à chacun d'entre nous de construire sa vie tel qu'il l'entend sans être écrasé sous le poids d'un formatage sociétal.

La Haine, violence des faibles d'esprits ?


Détester l'autre, vouloir le modeler pour qu'il corresponde à sa conception de la normalité, c'est, en plus d'être une véritable violence, un manque réel d'intelligence. Chercher à conformer, que ce soit par la force ou non, est d'une absurdité totale. Les êtres humains sont immensément plus grands, plus efficaces, plus utiles en étant eux même ! Pouvoir être ce que l'on veut, c'est un droit fondamental. Encore aujourd'hui, bien que le discours général voudrait appeler à cela, la conception normalisatrice, pour ne pas dire culpabilisante, casse les individus, les broient dans le rouleau compresseur de la norme, laissant la porte ouverte à de multiples formes de dictature,  à de véritables massacres humains



En simple et modeste conclusion, je me permettrais juste d'écrier (où plutôt d'écrire avec conviction) : Ne jugeons pas sans comprendre et tolérons ceux qui nous sont différent et l'on se portera bien mieux en plus de s'ouvrir à une nouvelle vision plus coloré de la société.
Merci d'avoir lu en entier cet article qui n'est que le premier chapitre d'une longue série intitulée "Traité d'intolérance". Je répondrai avec plaisir à vos commentaires (n'hésitez pas à réagir et à donner votre point de vue et partager !). 



Traité d'intolérance est une série d'articles se basant sur le concept de tolérance et d'intolérance ainsi qu'aux droits humains. Le but est d'appeler à l’ouverture d'esprit, au respect de la diversité.