mardi 14 juillet 2015

Hors série : Liberté, Egalité, Fraternité


Nous sommes le 14 juillet, jour de célébration pour la France. Les militaires paradent fièrement dans les rues, les drapeaux tricolores flottent et les feux d'artifices attendent la tombée de la nuit pour nous émerveiller. Mais à quoi devrait-on penser en ce jour ?

Enfant des lumières...


Éclairé par les rayons de l'histoire, par les idéaux révolutionnaires, je ne suis pas pour autant un authentique produit de ce que l'on nomme vulgairement aujourd'hui le « système ». Athée et, quelque part, libre penseur, je ne me présente pas comme un exemple non plus, aussi futile soit-il. Régulièrement indigné, je ne fait qu'adopter l'appel du célèbre Stéphane Hessel, qui nous a rappelé qu'il ne faut jamais oublier de s'indigner !

Aujourd’hui, sous la bannière née de la révolution de 1789, admiratif face aux diverses épreuves qu'a du subir notre partie, n’omettons pas de nous rappeler les valeurs que défend notre république, immortalisée par le visage de notre cher Marianne. Il se murmure que, depuis les coups de fusils qui ont mené à la prise de la bastille, notre nation, ainsi que son État, essaie d'incarner, fièrement, trois mots désormais synonyme de l'idéal français. Souvenez-vous donc d'eux ! Ils sont bien souvent ignoré ! Méprisé ! Mis de coté ! Voire détourné et bafoué ! Des rumeurs disent qu'ils sont encore inscrit sur un monument érigé place de la république à Paris, mais je finis par en douter. Ne seraient-ils finalement pas qu'une symbolique formée par un trio inscrit en toute lettre ?

LIBERTÉ – ÉGALITÉ – FRATERNITÉ.

Depuis que le drapeau tricolore flotte sur notre territoire, que la Marianne s'affiche en égérie, le pays semble briller d'une aura. La France, commémorant aujourd'hui sa fête nationale qui, réjouissons-nous, est regardée par le monde entier, vit par l'inspiration de la philosophie des lumière. Mais les lumières finiraient-elles par s'éteindre ? 
L'air frais soufflé par des penseurs tel que Rousseau, Voltaire, Diderot, Montesquieu ; mais aussi par des personnalités politiques comme Clemenceau, De Gaulle, Jules Ferry, Léon Blum, Jean Jaurès, Simone Veil ; ainsi que des écrivains de renom, Émile Zola, Victor Hugo, Jules Verne, Charles Baudelaire... serait essoufflé ? 
La France, par son histoire, sa devise, sa constitution, sa déclaration des droits de l'homme et du citoyen est une terre où tout un chacun devrait avoir droit de vivre, un lieu où chacun devrait être citoyen engagé et garant des libertés. Seulement, plus le temps passe, et moins nous semblons animé par cette mission. Prenons-nous pour acquis définitif ces valeurs ?

Souvenons-nous aussi, qu'au dépens de certaines idéologies, notre culture s'est basée et construite sur d'autres cultures, sur des savoirs de toutes origines. Il est inimaginable de ne pas penser à la civilisation grecque, romaine et bien d'autres, ainsi qu'aux nombreuses personnalités issus de l'immigration et qui ont participé à l'histoire du pays, tel que Marie Curie, Frédéric Chopin ou encore Guillaume Apollinaire...
N'oublions pas non plus les grandes erreurs commises et qui sont terrible pour un peuple qui s'était porté garant de valeurs universaliste. C'est pour cela que ne nous devons pas oublier la sombre époque de l'esclavage, du colonialisme et autres volontés impérialistes qui ont fait perdre le sens de l'héritage des lumières et de la révolution.

Comment peut-on imaginer, qu'encore à notre époque, alors que des militaires paradent au pas sous une musique qui les rythme et que chacun d'entre nous pense en tricolore sans pour autant être un dangereux nationaliste, que ce qui a construit la nation semble traverser une sombre période ? Comment nous pouvons avoir autant de personnes manifester contre des droits légitimes et parfois, scandant des appels à la haine (cf : le « Jour de colère », certains de la « manif pour tous », « Civitas », « Action Française »...) dans nos rues ? Comment peut-on accepter la monté de l'intégrisme religieux et de l'extrémisme politique ? Comment pouvons-nous tolérer la monté du racisme (peu importe qui il vise, il est intolérable), de l'antisémitisme, des tensions homophobes, des discriminations en tout genre (envers le droit des femmes par exemple avec les menaces contre l'avortement), une volonté de replis et de fermeture d'esprit, ainsi que l'ignorance, l'indifférence et la bêtise ? 

Je sais qu'être Français dans ce bas monde, à bien des égards, est une chance incroyable. Nous avons une sécurité sociale unique au monde, un important dispositif publique avec l'école gratuite et obligatoire, un État providence omniprésent qui, malgré ses difficultés, tente de répondre aux attentes, même si cela ne se voit pas toujours. La France est l'un des pays les plus riche tandis que la pauvreté et la misère courent encore les rues, même en Europe. Nous avons des libertés que beaucoup de pays n'ont pas. Cette année nous a rappelé que le délit de blasphème n'existe pas au pays de la laïcité et permet une liberté d'expression fondamentale. Mais il n'est pas non plus négligeable que la France reste bien défectueuse sur un bon nombre de domaines, ce qui n'en fait pas d'elle ce « boulet » qu'on cherche à nous faire croire...

Le plus essentiel en ce jour, c'est de penser/méditer à ce qui fait l'identité du pays, à ses valeurs qui devraient être défendues par chacun d’entre nous : La Liberté (d'opinion, d'expression, d'entreprendre, de culte, syndicale...), l'Égalité (des sexes, des chances... devant la loi, le suffrage...), la Fraternité (entraide, sécurité sociale, l'engagement citoyen, la solidarité...), la Laïcité (séparation entre État et Religion, la neutralité dans les lieux publiques), la Démocratie (élection au suffrage universel, débats, représentation politique... ), la République (droit et devoir du citoyens), l'Unité...

Bien évidement, ces valeurs sont universelles, elles ne sont pas propriété d'une seule nation. A l'image de la révolution de 1789, ces valeurs veulent toucher l'humanité, et non pas simplement un morceau de territoire dans le vaste terrain qu'est notre monde.
Derrière ce texte, il n'y aucune volonté de promouvoir le nationalisme ou le patriotisme, j'ai cherché, en célébrant le 14 juillet sous l'angle révolutionnaire à faire réfléchir et méditer sur les valeurs que voulaient rendre immortel les hommes et les femmes de 1789, ces hommes et ses femmes qui ont écrit, qui se sont engagé au cours de l'histoire au nom de l'humanisme. Ce que je veux promouvoir, c'est la fierté de la Liberté, de l'Egalité, de la Fraternité, de la Laïcité mais aussi, pour aller plus loin, de la Démocratie, de la Solidarité, de l'Indignation, de la Paix, de l'Unité...

Sur ce, bonne fête ! Joyeux... 26 Messidor 223 !

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