jeudi 25 juin 2015

Traité d'intolérance n°2 : Cachez cet amour que je ne saurais voir


Nous sommes en 2015, et voilà plus de deux ans qu'il est possible pour des personnes de même sexe de se marier dans notre pays. Sujet ayant provoqué de vives controverses lorsque l'on y pense. Signe d'un certain blocage dans notre société ?

Intolérance, mon Amour


Il fut un temps où il était impossible de se marier lorsque l'on ne faisait pas partie de la même ethnie (pour de pas dire "race", mot qui sonne terriblement faux), de la même religion et surtout, du sexe opposé.
Autrefois les mariages mixtes, aujourd'hui les mariages homosexuels, cela a toujours le don de créer des débats et des interrogations sous une teinte de fantasmes et d'ignorances. Des situations autrefois blâmées mais qui finissent pas être petit à petit acceptées.
Il est vrai, il faut du temps pour que les opposants se rendent compte qu'aimer en dehors du "normatif" n'est pas un danger pour la société ni une destruction de la famille comme ils le prétendent.
Aujourd'hui encore, le choc qu'a provoqué le débat sur le mariage pour tous ou les statistiques menées sur le mariage mixte en France servent de tremplins dans l'intolérance et la peur. Mais pourquoi ? 

Hétéronormalité


Pour expliquer les craintes que peuvent connaître certaines personnes face à la différence amoureuse, il faut aborder toutes les formes de rouleau compresseur existant qui imposent une norme. L'hétéronormalité est celle qui cause actuellement le plus de tort, et est donc celle qui fait le plus parler depuis le projet de loi du "Mariage pour tous". 
Il est difficile de casser une norme qui faisait presque loi par le passé. N'oublions pas que l'homosexualité était encore considérée comme une maladie dans les années 1980. Depuis, un énorme chemin a été parcouru et reste encore à faire. 
L'hétéronormalité, ou hétérosexisme est une vision imposant l'hétérosexualité comme supérieur aux autres formes de sexualités. Elle incite l'ensemble de la population à se plier à ce modèle dominant : un homme et une femme, c'est naturel, le reste non !
Chose étrange, de se dire que les êtres humains se permettent de juger ce qui est naturel ou non. Après tout, l'Homme est un animal comme les autres, certes, doté d'une capacité de réflexion peut être plus poussée que les autres, mais il n'en reste pas moins un sujet de la nature. Par conséquent, il ne peux juger ce qui l'est ou non. Prétendre dire que quelque chose est naturel ou non relève d'une véritable hypocrisie. Surtout lorsque l'on sait que l'attirance sexuelle ne relève pas d'un choix conscient. On ne se dit pas un jour que l'on sera hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel etc... C'est quelque chose qui se présente à nous au moment venu. Le seul choix existant, est d'assumer ce fait ou non, ce qui, on peut le dire, ne laisse pas véritablement de marge. En effet, si l'on veut vivre pleinement sa vie, l'assumer n'est plus un choix mais un combat de tout les jours.

Ethnocentrisme


D'autres ne tolèrent pas que leur fille ou fils se marie ou aime une personne d'une autre confession, d'une autre couleur de peau etc... Cela parait de nos jours aberrant, mais le tabou laisse dans l'ombre cette réalité, même en 2015. Cette intolérance relève d'une forme d'ethnocentrisme aux idéaux "racistes", c'est un fait. 
Ne l'oublions pas, la société, de nos jours, ouvre de plus en plus ces portes à la diversité, dans la représentation de l'amour aussi. Mais la norme reste encore imposante, cette norme représentant un homme et une femme (généralement, de même couleur de peau, de même confession etc...). 






La famille en danger ?


Depuis que le concept de mariage d'amour est devenu la norme, le modèle familial s'est peu à peu transformé. Désormais, le concept de famille est pluriel. Cela est représentatif de notre société en pleine modification.
Nous avons droit à plus de liberté, et par conséquent, la diversité de renforce. Aujourd'hui, une famille peut être multiculturelle, avec deux parents de même sexe ou non, avec des parents adoptifs ou pas, avec  seulement une maman ou un papa, avec plusieurs nationalités etc... 
Dire que la famille n'existe uniquement que lorsqu'il y a dans le foyer un papa, une maman et un enfant, ce n'est plus la réalité ni une absolue "nécessité". D'ailleurs, la fin du modèle prédominant n'est pas signe de la destruction de la famille ! Mais plutôt l'inverse, un renforcement, dans le sens où maintenant, toutes les représentations sont prise en compte ! Ce qui est une avancée protégeant mieux les individus et leur ménage.
D'ailleurs, les psychologues, bien que divisé sur la question, montrent majoritairement que les familles composées différemment n'entrainent pas nécessairement plus de mal être chez les enfants. Ces derniers étant capable de retrouver le modèle paternel et maternel autrement, notamment par les proches qu'ils rencontrent au seins du réseau social de leurs parents. 

Discrimination


Dans un pays moderne, le principe d'égalité entre les citoyens est une valeur extrêmement importante. 
Ce soucis sociétale s'est étendue aujourd'hui envers les personnes homosexuelles avec le mariage. Mais il est encore extrêmement difficile pour ces personnes de pouvoir s'afficher publiquement comme le ferait un couple hétérosexuel dans la rue. Ce qui témoigne encore du chemin qu'il reste à parcourir.
Beaucoup de personnes se sentent offusquée, dérangée ou énervée de voir deux femmes ou deux hommes s'embrasser dans la rue ou se tenir la main. Phénomène appuyé par le fait que ce genre de scène se font rares, aussi bien dans le champ médiatique (séries, films, magazines) que dans le champ public. C'est encore vu comme une chose pratiquement honteuse ou à proscrire dans les lieux communs. Dans le cas d'un couple mixte, cela est moins significatif, mais ce n'est pas totalement inexistant. Les regards et les jugements sont encore là, mais passé sous silence. Bien évidement, il est non négligeable de parler des autres amours connaissant ce type de jugement tels que les personnes handicapé et non handicapé vivant ensemble.
Il est aussi utile de remarquer que lorsque les intellectuels se penchent sur l'homosexualité, ils regardent toujours cela comme une curiosité, se demandant d'où vient cette attirance, tandis que personne ne se demande simplement d'où vient l'attirance tout court. On ne cherche pas par exemple l'origine de l'hétérosexualité de la même manière et avec le même regard ! Pourtant, ces deux interrogations n'ont finalement qu'un but, comprendre l'attirance envers l'autre. Toujours vouloir questionner une sexualité plus qu'une autre, outre créer une forme d'hétérosexisme, cela ne sert pas la tolérance qui devrait être universelle.











NB : Chez les personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles, le taux de suicide reste 4 fois plus élevé que dans le reste de la population. Le mal être est d'autant plus grand que généralement, ils peinent à trouver du soutien dans leur environnement familiale.
67% des transsexuels de 16 à 26 ans ont "déjà pensé au suicide". 34% des personnes interrogées avaient, elles, déjà fait "une ou des tentatives". (la transsexualité sera abordé plus dans un autre article de traité d'intolérance).
En 2013, les actes homophobes ont explosé en étant en augmentation de 78% par rapport en 2012.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'homophobie est en augmentation depuis le mariage pour tous. Signe que la tolérance n'est pas encore une évidence pour tout le monde.











Entre clichés et fantasmes


On les connait par cœurs, les clichés sur les homosexuels. Ils seraient pédophiles, efféminés (en tout cas, dans leur tête, ils seraient fille pour les gays, et garçons manqués pour les lesbiennes), ils sont malades (il faudrait donc par conséquent les soigner), tous des "sodomites", des "pervers" assoiffés de sexe, ils ne connaissent pas le véritable amour, seraient des satanistes en puissance, ils voudraient "contaminer les nouvelles générations de leur problème" etc...
Comme le disait si bien Albert Einstein, "il est plus facile désintégrer un atome qu'un préjugé". D'autant plus que le nouvel argument en vogue est l'argument "culturel". C'est notamment le cas dans les pays généralement anti occidentaux tel que les pays africains ou encore la Russie pour seuls exemples. Bien évidement, c'est un argument creux et absurde pour pouvoir continuer la chasse aux sorcières que mènent encore ces pays envers la communauté homosexuelle sous prétexte de ne pas vouloir s'occidentaliser, alors qu'il n'est question que de droits humains ainsi que de dignité.



En dessous, vous pouvez voir la carte traitant du mariage homosexuel dans le monde. Le bleu foncé représente le mariage et l'adoption, tandis que le rouge foncé représente les pays où l'homosexualité est condamné à mort. 

Pour information, j'aurais l'occasion d'aborder de nouveau ce sujet dans Traité d'intolérance pour parler du genre. 
N'hésitez pas à partager, à commenter etc...



Traité d'intolérance est une série d'articles se basant sur le concept de tolérance et d'intolérance ainsi qu'aux droits humains. Le but est d'appeler à l’ouverture d'esprit, au respect de la diversité. 



vendredi 19 juin 2015

Mediadations: La surveillance de masse


Nous avons peur. Peur de quoi au juste ? Des terroristes, de l'insécurité, des conflits qui éclatent dans le monde. Face à cette crainte, nos dirigeants cherchent à nous rassurer avec l'arme ultime, celle que personne ne peut contester... Big brother.


Ayez peur citoyen, un terroriste se cache en... Euh, parmi vous !


Après le 11 septembre 2001, le monde prit conscience d'un nouveau danger : Le terrorisme. Face à ce coup dur, les États-Unis mettent en place dans la foulée le "Patriot Act", autorisant la National Security Agency (NSA) à filtrer le maximum de données (internet, téléphonique...) au niveau mondial. Est-ce une nouveauté ? Non ! Cette agence pratiquait déjà ce type de surveillance dès les années 80 avec le projet Échelon. En France, la surveillance généralisée s'est publiquement affichée suite aux attentats de Charlie Hebdo avec la loi sur le renseignement alors que le gouvernement avait déjà préparé sa mise en place bien avant (avant même l'affaire Snowden de 2013 !).
Voilà quelque chose de bien souvent honteux pour nos dirigeants. Assumer le fait de surveiller tout le monde ? Trop indiscret et polémique.
Alors il est plus facile de révéler ce genre d'affaire quand l'opinion publique est plutôt docile et surtout, quand elle a peur. Les lois énoncées plus haut ont la particularité d'avoir été adoptées après des attentats qui ont fortement heurté l'opinion publique. C'est la stratégie du choc. 
Quand quelque chose de dramatique ce passe, la capacité critique des individus se réduit et les poussent d'instinct dans ce qui rassure. Quoi de plus rassurant qu'un "Pour votre sécurité, nous allons mettre sur surveillance les communications afin d'éviter un nouvel attentat" après un drame national ?



Parlez, je vous écoute.


Au fil des années, nous en apprenons toujours plus sur les méthodes pratiquées par les agences de renseignement et sur l'ampleur des écoutes.
Rappelons nous de l'affaire Snowden : scandale qui freina toutes nouvelles initiatives visant à surveiller un peu plus la population.  Les géants du net et les opérateurs de télécommunications forcés de collaborer avec les agences de renseignements pour lutter contre le terrorisme et la criminalité, c'est presque vendeur, non ? Dans la réalité, le système de surveillance ne sert pas uniquement à empêcher les attentats... 


Aux Etats-Unis, le système mis en place par la NSA est aussi utilisé pour traquer et surveiller des journalistes, des membres d'associations, des militants et des politiques de l'opposition, des citoyens engagés (notamment s'ils sont perçut comme de dangereux socialistes ou pire, écologistes !).
Ce n'est pas non plus un secret, le gouvernement américain s'en sert aussi pour servir ses intérêts économiques en mettant sur écoute des entreprises d'autres pays ainsi que des dirigeants du monde entier. Je vous rassure, les pays Européens ne sont pas non plus innocent quant à ces pratiques !





Je m'en fiche, je n'ai rien à cacher...


Edward Snowden
Toujours la même rengaine ! Lorsque l'on soulève le danger de cette surveillance à outrance, la personne lambda nous ressert une bonne soupe de "M'en fous, rien à cacher". Et c'est ainsi que s'achève un débat qui pourtant, concerne tout le monde !
La surveillance généralisée, bien que présentée comme un moyen efficace pour lutter contre toutes formes de danger, devrait être aussi une source majeur d'inquiétudes. En effet, même si nous vivons dans une démocratie, il ne faut pas oublier, c'est un régime fragile !
Comme dit plus haut, il s'est avéré qu'aux États-Unis, ce système de contrôle a permis au gouvernement de traquer diverses personnes de la société civile qui ne sont pas du tout dans l'optique de faire un attentat ou un acte criminel. Il arrive même que cela est utilisé contre des organisateurs de manifestations ! En réalité, ce système de surveillance de masse n'est, pour l'essentiel, pas utilisé contre le terrorisme comme on nous le prétend. Pire ! Il serait inefficace !




« Prétendre que votre droit à une sphère privée n'est pas important parce que vous n'avez rien à cacher n'est rien d'autre que de dire que la liberté d'expression n'est pas essentielle, car vous n'avez rien à dire. »
Edward Snowden


Vous avez dit bombe ?



Un conseil ? Lisez ce livre !
Plus de quatorze ans après les débuts du patriot act, rien n'a permis de prouver sa véritable efficacité. Plus étonnant encore, la surveillance de masse crée plus de problèmes le tout, avec un coût exorbitant !
La NSA, avide de mouchards cachés partout finit elle même par montrer ses propres limites. Le monstre qu'elle a créé serait devenu obèse ! Trop d'informations, de données et de moyens pour finalement peu. Si on rajoute aussi le fait qu'il parait évident que les terroristes ne sont pas dupe, et donc fuient les moyens de communication évident en plus d'utiliser un langage codé indétectable pour les algorithmes, l'intérêt d'un tel système tombe à l'eau.
Insister sur le fait que ce genre de "prouesse technologique" est un véritable danger pour la démocratie est important (car ce n'est pas une chose à prendre à la légère).
Personne n'aimerait être suivi, surveillé et sans cesse épié dans la vie réelle, que ce soit une heure ou tout le temps ! Alors pourquoi le permettre dans la vie virtuelle, qui, soit dit en passant, prend une place de plus en plus importante dans notre quotidien.






Idiot ! Nous donnons déjà notre vie privée aux réseaux sociaux !


Au delà de cette remarque un peu méprisante et s'avérant être un jolie amalgame teinté de cynisme. Il est utile de rappeler la grande différence entre les réseaux sociaux (en tout cas, les sites internet que nous fréquentons) et les gouvernements. Pour information, lorsque nous utilisons Facebook, Twitter ou un service Google, nous donnons volontairement des informations privées à ces derniers. Ceci relève d'un choix ! Pas d'une obligation. Voilà déjà une grande différence entre une entreprise privée qui possède des informations personnelles sur nous et un gouvernement qui "s'approprie" sans notre consentement ces données. Le plus problématique étant qu'il ne demande même pas un mandat judiciaire pour effectuer cette collecte !
De plus, une entreprise pourra utiliser ce genre d'informations uniquement pour permettre un meilleur ciblage publicitaire ou une amélioration de ses services. Tandis qu'un gouvernement peut utiliser ces précieuses pépites pour une multitude de raisons, allant de bonnes intentions à de bien moins bonnes... En effet, cela peut s'avérer très utile pour traquer, intimider et persécuter des opposants politiques, des militants d'associations un peu trop dérangeants ou faire taire des journalistes un peu trop fouineur !


La surveillance de masse est sans limite, espionner l'ensemble de la population ne résout en rien les dangers terroristes et coûte une somme pharamineuse pour une efficacité extrêmement discutable. Les agences sont totalement capable de surveiller de potentiels dangers terroristes sans pour autant mettre sur écoute l'ensemble de la population. La surveillance est un danger pour les démocraties et la vie privée en plus d'être l'arme ultime des dictatures. Doit-on réellement encore soutenir un système pareille sachant qu'il n'y a pas plus capital que la vie privée des citoyens ? Les risques de débordements sont élevés. L'histoire, qui plus est, l'à prouvé par le passé, sacrifier un peu de liberté contre un peu de sécurité n'a jamais été de bonne augure...

samedi 13 juin 2015

Traité d'intolérance n°1 : Introduction



Plus que jamais, le concept de tolérance doit être mis en avant, aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde. Toutefois, que doit-on voir derrière ce mot ? Un idéal humaniste ou une vision trop angélique et laxiste de la nature humaine ? De la grandeur intellectuelle ou de la naïveté bien pensante ?

Simplement comprendre autrui ?


Comprenons-nous bien, ce mot représente une valeur bénéfique à tous. Tolérer, c'est comprendre, apprendre et s'enrichir. L'être humain est pluriel et par conséquent, extrêmement complexe, c'est incontestable. Le nier revient à se réduire soi-même, à briser ce qui fait notre propre nature. L'accepter, par contre, renvient à faire un premier pas vers ce que l'on nomme l'ouverture d'esprit.

Nous vivons dans un monde fait de couleurs, de pensées, d'amours, de genres, de croyances, de cultures, de vies infiniment multiples qui provoquent souvent (malheureusement) des tensions, des méfiances et même des haines entre nous. Il n'est pas facile de pouvoir outrepasser les barrières, de transgresser les préjugés ainsi que les simplifications qui animent notre existence. Il faut le reconnaître, la tolérance, c'est d'abord un travail personnel dans un objectif unique, celui d'apprendre à apprécier ce qui n'est pas « nous », ce qui se cache derrière le mot « diversité ».

Chaque être humain est riche de son histoire, de son caractère, de sa vision et de son expérience. Tous hommes se ressemblent, mais chaque être humain est unique, voilà les faits. Vouloir imposer sa norme est, en quelque sorte, une forme de génocide à l'encontre des « autres ».



Aujourd'hui, dans un pays comme le notre, la tolérance semble être devenu un sujet vue et revue. D'une banalité tellement évidente, qu'en parler revient à verser un flot de paroles dans le néant. Quelle chose malheureuse, quand on sait qu'il y a encore tellement de travail à ce sujet là, ne serait-ce que chez nous, en France.

Les uns haïssent les personnes de confessions musulmanes, les autres s'attaquent aussi bien verbalement que physiquement envers les homosexuels. L'antisémite notoire use des libertés qu'offre internet pour distiller ses théories confuses et hasardeuses tandis que le raciste de base maudit le voisin de couleur sous le prétexte d'une menace imminente, celle « d'un grand remplacement de la race blanche ». Le tout alimenté de fantasmes, de basses généralisations ainsi que d'immondes propos créant deux catégories humaines, l'une dite "supérieure", l'autre faite de "sous-hommes".

Voilà ce à quoi nous faisons encore face, à des haines pleines de mauvaises raisons, à des incompréhensions faite d’ignorance et de stigmatisation, à une vision stéréotypée provoquée généralement par ce que l'on perçoit comme « vrai ».

Mais, à l'époque d'internet, de la connaissance accessible partout et en instantané, qui plut est, dans une société de plus en plus diversifiée et ouverte, comment se fait-il que l'intolérance perdure ? Il suffit de réfléchir seulement quelques minutes, et encore, pour se rendre compte que cela paraît absurde. Pourquoi détester l'autre par sa différence alors qu'individuellement, nous avons tous une "différence" que l'autre peut juger et blâmer en retour ? L'homo sapiens, doté d'une intelligence qui lui a permis de changer le monde et même d'aller dans l'espace, ne serait pas capable de reconnaître que la haine de l'autre ne peut qu'amener à de pernicieuses guerres stériles et sans fin 




« La tolérance n'a jamais excité de guerre civile ; l'intolérance a couvert la terre de carnage. »
Voltaire – Traité sur la Tolérance


L'intolérance peut tirer son origine de plusieurs sources, la plus classique est celle de l'ignorance. Certes ! Mais ce n'est pas la seule… En effet, le refus de comprendre l'autre en tant qu'humain est certainement l'une des principales causes. La Tolérance, il est vrai, tire son existence de notre capacité d'empathie ainsi qu'au fait que nous sommes capable de reconnaître en l'autre son humanité.

Tous fait de défauts, il ne nous est pas possible de juger l'autre sous prétexte d'être moins morale, de ne pas être « ce qu'il faut être ». « Qui suis-je pour juger les autres » dit-on désormais pour résumer son humilité et son respect. Après tout, quand on y pense, tous autant que nous sommes, nous appartenons à des minorités...

Sans le savoir, être tolérant c'est défendre la liberté. Cela peut paraître incertain au premier abord, mais lorsque nous laissons les autres vivre tel qu'ils l'entendent, tel qu'ils sont, nous grandissons le concept cher à tout Homme, la Liberté. Tolérer la vie des autres, c'est en retour tolérer sa propre individualité. Où se trouve alors la limite de la tolérance ? Là ou se trouve celle de la liberté. Tant que cela ne porte pas atteinte à autrui, tout est possible. Être intolérant, par effet de ricochet, c'est finalement se réprimer soi-même !

Le grand paradoxe : Faut-il tolérer l'intolérance ?


Il existe des dilemmes qui ne connaîtront jamais de véritable réponse. La question « Faut-il tolérer l'intolérance » en fait parti. D'un coté, il existe le oui… Mais cela implique que le tolérant risque de se retrouver écrasé par la dangerosité du second. De l'autre, il existe le non… Et cela implique que l'homme tolérant ne l'est plus réellement. De quoi s'arracher les cheveux. 

Chacun à sa propre réponse personnelle à cette impasse, et je ne le cache pas, j'ai la mienne aussi. Je considère qu'il est important de combattre l'intolérance, non pas de manière physique, mais idéologique. Laisser progresser les visions plaines d'animosités dans la société sous prétexte de tolérer sans limite l'intolérance, c'est une erreur. 

Depuis le début de la civilisation, les hommes se sont toujours battu autour d'idées, c'est le principe du débat qu'impose la diversité humaine. Cela fait partie de sa nature mais aussi de son idéal de liberté. Laisser pouvoir propager l'idéologie même qui empêche la diversité humaine est un non sens total à mes yeux. C'est laisser se répandre le terreaux de la haine, ce venin qui poussent les hommes à faire des guerres, à commettre des crimes qui feront rougir de honte leurs descendants comme nous nous sentons honteux face à l'horreur des camps de la mort, des goulags ou encore la politique raciale de l'apartheid. 


Stratégie de domination



L'intolérance ou la volonté d'imposer un modèle unique à suivre témoigne d'une volonté de domination. Dans notre société, ce modèle s'apparente à "l'homme blanc hétérosexuel et de confession catholique marié, avec deux enfants" dans d'autres sociétés, c'est "l'homme hétérosexuel arabe musulman appliquant littéralement le coran". Ceux qui s'en éloigne se retrouve dans la pression d'une domination invisible mais existante. Les femmes, les personnes de couleurs ou de confessions différentes, les allosexuels (englobe toutes personnes non hétérosexuel) doivent systématiquement se battre pour être sur un pied d'égalité. Ils se retrouvent dans un monde où il faut prendre plus de risques et passer plus de temps "au combat" pour atteindre le même degré de liberté que le modèle préétabli.

Les principaux opposants aux changements sociétaux présentent constamment les mêmes arguments. Ils vivent sous la crainte de la disparition du "point de repère" qu'est le "modèle dominant". Ils refusent l'idée qu'il existe diverses formes de familles (hétéro-parentale, homo-parentale, mono-parentale, composé de grands-parents et de leur petits enfants etc...), ils refusent la fin d'un monde où les frontières caractérisent une couleur de peau spécifique ou une ethnie, que le genre ne détermine plus le comportement de chaque individu, que leur voisin n'ait pas la même conception religieuse ou philosophique... 

Il arrive même que le concept d'égalité entre les êtres humains ne soit pas compris. Proclamer que tout les Hommes sont égaux n'est pas une négation des réalités physiques (qui présente parfois de fortes disparités entres deux personnes), c'est simplement offrir la possibilité à chacun d'entre nous de construire sa vie tel qu'il l'entend sans être écrasé sous le poids d'un formatage sociétal.

La Haine, violence des faibles d'esprits ?


Détester l'autre, vouloir le modeler pour qu'il corresponde à sa conception de la normalité, c'est, en plus d'être une véritable violence, un manque réel d'intelligence. Chercher à conformer, que ce soit par la force ou non, est d'une absurdité totale. Les êtres humains sont immensément plus grands, plus efficaces, plus utiles en étant eux même ! Pouvoir être ce que l'on veut, c'est un droit fondamental. Encore aujourd'hui, bien que le discours général voudrait appeler à cela, la conception normalisatrice, pour ne pas dire culpabilisante, casse les individus, les broient dans le rouleau compresseur de la norme, laissant la porte ouverte à de multiples formes de dictature,  à de véritables massacres humains



En simple et modeste conclusion, je me permettrais juste d'écrier (où plutôt d'écrire avec conviction) : Ne jugeons pas sans comprendre et tolérons ceux qui nous sont différent et l'on se portera bien mieux en plus de s'ouvrir à une nouvelle vision plus coloré de la société.
Merci d'avoir lu en entier cet article qui n'est que le premier chapitre d'une longue série intitulée "Traité d'intolérance". Je répondrai avec plaisir à vos commentaires (n'hésitez pas à réagir et à donner votre point de vue et partager !). 



Traité d'intolérance est une série d'articles se basant sur le concept de tolérance et d'intolérance ainsi qu'aux droits humains. Le but est d'appeler à l’ouverture d'esprit, au respect de la diversité.